Ce jeune policier s’est donné la mort dimanche. Il nous avait fait part en août dernier de son enthousiasme et de sa passion pour ce métier exigeant, après son arrivée en renfort à Marseille.
À peine un peu plus de cinq mois après son arrivée parmi 63 autres policiers envoyés en renfort à Marseille, le gardien de la paix Pierre L. a mis fin à ses jours dans la nuit de dimanche à lundi, chez lui et avec son arme de service. Lors de la présentation des recrues dans la cour de l’Évêché, Le Parisien - Aujourd’hui en France avait rencontré, le 9 août, ce brillant policier de 22 ans, sorti major de l’école de Montbéliard, qui s’était porté volontaire pour un poste difficile à la brigade spécialisée de terrain (BST) des XVe et XVIe arrondissements, dans les quartiers Nord.
Un choix qui avait été salué par la préfète de police de Marseille, Frédérique Camilleri, qui y voyait « le symbole ultime de l’engagement, choisir de servir là où c’est le plus difficile, pour nos concitoyens les plus en difficulté. »
« Son choix honore toute la DDSP des Bouches-du-Rhône », avait-elle ajouté avant de prévenir l’ensemble des nouveaux venus : « Le travail que vous allez mener quotidiennement est difficile. Vous serez confrontés à la violence sous toutes ses formes, à la misère, aux drames humains. Vous aurez parfois les honneurs, mais vous serez aussi confrontés à l’indifférence voire, parfois, à l’ingratitude. Dans ces moments, ne doutez pas ! »
« Mon père est policier, cette carrière était normale pour moi », nous confiait alors ce grand sportif, champion de MMA, originaire des Ardennes. La présence dans la cité phocéenne de son entraîneur, également policier, avait pesé dans son choix d’affectation, de même que sa passion pour la plongée sous-marine et les sports nautiques, qu’il comptait pratiquer en Méditerranée.
« Avec mes résultats au concours, j’aurais pu aller à Paris, mais Marseille est une grande ville avec beaucoup d’opportunités pour la suite de ma carrière », poursuivait-il. « J’ai choisi ce service de terrain sur les conseils de mon coach pour l’esprit de cohésion, de bonne entente et de travail qui y règne. Il faut être capable de faire ce qu’il y a de plus dur pour savoir de quoi on parle. Là, je sais que je vais être affecté à la lutte contre le trafic de stupéfiants. » Aujourd’hui, les raisons de son geste restent à déterminer. Neuf suicides ont déjà eu lieu dans les rangs de la police nationale depuis le 1er janvier.
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