Après un effondrement de 8 % en raison du Covid-19 l’an dernier, le PIB français pourrait croître de 6,7 % sur l’ensemble de 2021. L’an prochain la reprise devrait se confirmer. Mais l’inflation pourrait jouer les trouble-fête notamment sur le pouvoir d’achat.
Le redressement de la croissance française devrait se poursuivre en début d’année prochaine, prévoit I’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans sa dernière note de conjoncture publiée mercredi. Il estime que la progression mécanique du Smic sera «de l’ordre de 0,9 %» au 1er janvier. Fin novembre, la ministre de Travail Élisabeth Borne avait évoqué la possibilité que cette revalorisation soit supérieure à 0,6% sur la base des premières estimations de progression des prix.
La croissance française pourrait être de 0,4 % au premier trimestre et de 0,5 % au deuxième trimestre de l’année prochaine, estime l’Insee, dans le sillage d’une progression du PIB de 0,5 % au dernier trimestre 2021. Ce quatrième trimestre en cours devrait permettre à l’activité économique française d’effacer totalement les stigmates de la crise, précise l’Insee dans sa note, et de s’afficher « 0,4 % au-dessus de son niveau d’avant-pandémie ».
En début d’année prochaine, la consommation devrait « poursuivre son rattrapage » dans les secteurs en dessous de leur niveau d’avant-crise, détaille l’Institut, tandis que l’investissement pourrait augmenter modérément en raison des difficultés d’approvisionnement toujours fortes.
Le léger ralentissement du premier trimestre 2022 en comparaison avec le quatrième trimestre 2021 s’inscrit « dans un contexte rendu plus incertain par la résurgence de l’épidémie en Europe, susceptible de peser sur les comportements des agents économiques même en l’absence de nouvelles restrictions », au moment où une cinquième vague de covid-19 déferle sur le continent et où le variant omicron en fait craindre une sixième.
Le début d’année 2022 devrait dans le même temps être marqué par une inflation toujours forte, « globalement autour de 2,7 % » sur un an, poursuivant le mouvement à l’œuvre depuis des mois sur fond de forte hausse de tarifs de l’énergie et de tensions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales. Principale responsable de la hausse des prix, la hausse des prix de l’énergie a grevé le portefeuille des ménages de 30 euros en moyenne par mois, selon l’Insee, en prenant en comparaison le mois d’octobre 2021 avec novembre 2019.
Sur ce montant moyen, qui varie en fonction de la situation géographique des ménages, la moitié de la hausse de la facture est liée aux prix du gaz, et 8 euros sont à mettre sur le compte du carburant, deux postes de dépenses sur lesquels le gouvernement a débloqué en octobre une « indemnité inflation » de 100 euros pour environ 38 millions de personnes, et dont les premiers versements ont été effectués lundi. Le pouvoir d’achat, en hausse de 1,8 % sur 2021, devrait connaître une baisse de 0,5 % sur les deux premiers semestres de 2022, en raison de la hausse des prix.
Alors que l’indice des prix à la consommation pour novembre est attendu mercredi matin et servira de base au calcul de la revalorisation du Smic, l’Insee calcule que cette hausse du salaire minimum devrait être « de l’ordre de 0,9 % ». Cette prévision ne prend toutefois pas en compte un éventuel coup de pouce supplémentaire du gouvernement pour préserver le pouvoir d’achat des ménages.
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